J’ai trouvé dans cette boite la couleur de ma mère,
souvenir éphémère d’un regard doux-amer.

Oranges très pressées de nos p’tits déjeuners,
Orange médusé de nos soleils couchés,
Orange mélangé, rouge et jaune délavés.

Orange camouflé, ton chasseur évadé
Cherche le bois du cerf vidé, arpente le sous-bois embrumé,
Coupe un bois pour te réchauffer

Orange abondant des repas éléphants,
T’en as encore trop fait, maman
Mais ils doivent manger ces enfants !

Orange bonne humeur des enfants vainqueurs,
Dans ton petit coin de fleurs, jardin des lecteurs,
Les heures dansent de toutes les couleurs.

Orange griffonné, dessins abandonnés,
Jouets éparpillés des petits vacanciers,
À la fin de l’été, il faudra tout ranger.

Gilet orangé de ces satanés agents de sécurité,
Qui laissent une nouvelle fois s’envoler
Tes petits chéris dans un ciel tout gris.

J’aurai pu, j’aurai dû attendre une année,
pour justifier la boite orangée.
Mais pourquoi ? Puisque la vie court,
Et nous laisse toujours à court.

Laisse-moi enfermer les gâteaux parfumés et la fleur d’oranger,
Note de tête et note de cœur qui chanteront toutes en chœur
La couleur du bonheur.